A lui,
C´est etrange, je suis capable d´écrire beaucoup de choses : des post-its, des nouvelles, des listes, des journaux intimes, des dissertations, des écritures d´inventions et toutes sortes. Les deux seules choses que j´ai vraiment du mal à faire, c´est écrire des poèmes, et t´écrire une lettre. Ces deux choses, je ne parviens pas à les faire sans me sentir mal. J´ai l´impression d´égorger chacun des mots que je pose sur le papier ; comme si je massacrais une mélodie, que je jouais faux. Ici, ce n´est pas le début d´une première lettre, c´est une sorte de suite d´un tas de feuilles chiffonnées dans la corbeille à papier. Portant je sais écrire des lettres : aussi bien à ma famille, qu´à mes proches, qu´à des bons amis, ou encore à des inconus qu´ils soient de mon âge ou adulte. (Si, je promets, je parviens toujours à être claire et à savoir quoi raconter.). Haibtuellement, je demande combien de page j´ai le droit d´écrire. Lorsque j´ai totale liberté, je parviens facilement à sept ou huit pages recto/verso. Parfois dix. Je suppose que dans cette lettre je devrais m´escuser encore et encore, mais je ne sais aps m´escuser sans paraître fausse. Floriane l´a elle-même dit. Fanny me connait très bien à ce propos par ailleurs. Alors je vais simplement te dire : pardon pour tout. A présent, je vais passer à ton éloge. Oui, des pages durant je detaillerais chacunes des parties de ton corps que j´aime... Attends, tu me crois là ? Bah, je plaisantais enfaite. Mais bon, je vais quand même en énumérer une partie rapidement ... Ce que j´aime chez toi ... Alors, enfaire t´as de la chance, j´ai fait une liste dans l´avion [Je suis Listophile] ). Tes visites, tes surprises qui me donnent l´impression d´être dans un film ou une série. Ton imagination débordante, ton espièglerie, tes mains sur moi, tes envies, tes yeux, la couleur de tes yeux, tes baisers, ton ardeur, ton gentil Monsieur P, cette cicatrice sous ton nombril, cette sensibilité aux chatouilles, ton sourire. Ta conversation, ton obstination, tes conseils, le fait que tu sâches très bien ce que tu veux... Je m´arrète ici, le reste, je le garde pour moi.
Avant, je me faisais tout un tas de scénarios ultra romantiques, ou érotique, le soir avant de dormir, ou simplement lorsque je m´ennuyais... Depuis quelques-temps, je ne le supporte plus, ou plutot, je n´en ai pas la necessité parce que je rêvais ainsi pour masquer mon ennuit. Or je ne m´ennuis plus. On m´appellepour que je sorte à trois heurs du matin, on me prend à la vue des voisins, on m´appelle pour me dire que l´on est devant chez moi. On me fait partager un bain avec des bougie autour... Je pense que tu en es conscient, de cet effet que tu parviens à procurer. J´èspère que tu ne joues pas, je veux dire : qu´il ne sagisse pas de manipulation raffinßee pour faire tomber les jeunes filles encore pure dans tout lit. Quoique, je pense que si, encore tous cas, que ce soit l´idée ou non, le resultat est le même.
Je crois que tu es mon poison. Quand j´essais de t´écrire, les mots disparaissent. Ou plutot, ils sont là, mais ils me semblent faux. Peut être, le fait que je ne sois plus vraiment en position de force joue-t´il un rôle. Je ne sais comment écrire, je ne sais si je dois refréner mes ardeurs ou non. Si je dois faire profil bas ou bien avoir confiance. Plus que tout, je me sens faible et effrayée. J´ai du mal à me contrôler et lorsque je ne suis pas concentrée sur quelquechose, c´est vers toi que s´envolle mes pensées. Alors, je me sens faible. D´un autre côté, c´est une force d´avouer ses faiblesses. C´est plus dure de s´attacher à quelqu´un que de le fuir. Jusqu´à présent, j´ai toujours fuit. Et oui, j´ai peur. Je suis même terrorisée, j´ai peur que tu te vanges, j´ai peur que tu cherches à me blesser comme je l´ai fait. J´ai peur que tu joues une comédie. Mais plus que tout, j´ai peur que si ca arrive, je réagisse comme je l´ai toujours fait : en acceptant l´information et en passant tout simplement à autre chose. Je me sens différente mais et si j´avais tord ? J´ai souvent été honnète avec les gens, trés honnète. Sans doute pour mieux me mentir à moi-même. J´ai souvent préféré me mentir plutôt que de mentir aux autres, seulement si on se ment à soi-même, on finit par mentir aux autres, cercle vicieux.
Lorsque F m´a dit que tu avais embrassé L, c´était étrange, je me suis sentie comme soulagée. Peut être parce qu´ainsi je savais que tu n´attendais pas plus de moi. J´esperais presque que l´on arrète de se voir. Je n´ai à aucun moment été jalouse ou en colère. J´ai trouvé ca normal. Lorsque j´y repense aujourd´hui ou même il y a quelques petites semaines, je suis quelque peux desorientée, desapointée. Je me dis que si elle ne t´avait pas stoppé, toi et ta peur de l´engagement, alors vous seriez allé bien plus loin. Je me demande alors si le respect mutuel était présent ... Je sais que je suis mal placéepour parler de respect, mais ce genre de chose me trotte dans la tête parfois. A cette époque, je me souviens avoir dit à Fanny que si je le voulais, je pourrais probablement avoir une relation avec toi, une plus serieuse, que je pensais t´avoir compris. Ca ne signifie pas que je t'ai manipulé. Après ça j'ai ajouté que pour ça je devais être sur de le vouloir, ce qui n'était pas le cas. Finalement, je crois que le destin est plus doué pour decider. (Enfin, il est pas là pour nous empêcher de faire des bétises en tout cas.) Je ne suis pas sure que le fait que je t'ai compris à l'époque était utile.
